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2025, une année minimaliste ou maximaliste ?

1 juillet 2025

Point de vue de Julie Fréchette, Conceptrice graphique séniore et stratège UX
Est-ce que vous vous ennuyez des années 90? Ses logos imposants et motifs audacieux font un retour remarqué. Mais… pourquoi?

Le design a toujours oscillé entre deux écoles : le minimalisme — avec des lignes épurées et une sobriété — et le MAXIMALISME — foisonnant de couleurs et de motifs. Mais quelle tendance l’emporte cette année? Pour en avoir une bonne idée, il faut analyser l’industrie… de la mode.

On observe cette année des couleurs riches, des motifs expressifs, des silhouettes oversize et une logomania assumée pour répondre à un désir de visibilité et d’identité forte dans un monde perçu comme instable. Des marques comme Tommy Hilfiger et FUBU remettent au goût du jour des designs bold, surchargés de logos, qui reflètent — selon Fashionable Collections — une demande de singularité dans un monde saturé de designs épurés.

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La question se pose : au-delà de la mode, comment les tendances naissent, comment elles coexistent (et comment vous pouvez en tirer parti)?

Qui décide vraiment des tendances?

Les tendances naissent de la rue — ou plutôt de celles et ceux qui s’y démarquent. Car, contrairement à ce qu’on peut croire, les modes sont souvent repérées, filtrées, puis amplifiées par des agences de tendances — des cabinets spécialisés qui analysent des signaux subtils à travers le monde (dans la mode, l’art, la techno, la société…) pour prédire les comportements à venir.

Depuis les années 1970, ces agences influencent directement les collections des grandes marques (les palettes de couleurs, les matériaux utilisés ou même les formes de logo) pour optimiser leur chaîne d’approvisionnement. Leur force? Traduire l’air du temps en langage commercial. Si plusieurs marques « sentent » en même temps que le vert sauge ou le brun terracotta sont dans l’air… ce n’est pas un hasard. Ce sont souvent des tendances cultivées et diffusées des années en amont par ces acteurs de l’ombre.

Reflet de son époque, le design graphique est perméable à ces modes.

Par exemple, Pantone désigne chaque année une couleur qui oriente autant la mode que le design (intérieur, industriel, graphique…). En 2025, l’entreprise mise sur un brun soutenu : le Mocha Mousse. Après certaines années très vibrantes, voire criardes, ce choix symbolise un retour aux tons plus doux, chaleureux et profonds — peut-être aussi pour apaiser cet élan maximaliste.

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Design graphique : fusion de l’analogique et du numérique

En design graphique, 2025 est une année de convergence entre tradition et innovation. Les experts de La Réclame soulignent un retour à l’esthétique analogique, avec des textures authentiques et des palettes audacieuses, tout en intégrant les avancées de l’intelligence artificielle générative. Cette fusion crée des visuels à la fois nostalgiques et futuristes, répondant à une quête d’authenticité dans un monde numérique.

Atelier C3 Design corrobore : les tendances visuelles en 2025 misent sur une fusion entre textures vintage, palettes complexes et éléments générés par IA. On voit réapparaître des effets « analogiques », des compositions foisonnantes (collages, typographies bold, distorsions). Mais paradoxalement, cela s’accompagne d’une recherche de structure et d’équilibre dans la mise en page — pour garder une forme de lisibilité dans le chaos. Résultat : une esthétique « maximaliste contrôlée », où chaque excès est calibré.

Le plus récent clip de Snoop Dogg le représente bien.

Difficile à renier : cette année, les outils d’intelligence artificielle influencent fortement les tendances visuelles. Les images générées par IA tendent vers des compositions complexes qui redéfinissent le maximaliste. La dernière tendance du « Italian Brain Rot » — des mèmes qui se sont hissés jusque dans le jeu vidéo Fortnite — en est frappante.

Côté web?

Côté web, poussé par l’ergonomie mobile, le minimalisme persiste. Les polices sans empattement (Roboto, Inter, Open Sans) dominent toujours les téléchargements sur Google Fonts, notamment pour leur lisibilité et leur adaptabilité sur divers supports. Mais ici aussi, on assiste à un enrichissement visuel subtil : micro-interactions, effets 3D, design brutaliste, éléments illustrés ou texturés intégrés dans des interfaces épurées.

Même s’il est une valeur sûre, le minimalisme évolue. Selon le Pro Design School, on observe dans le design d’interface une tendance vers un « maximalisme fonctionnel », où la simplicité est enrichie par des éléments interactifs et immersifs.

Trancher selon votre identité

Au-delà des tendances, le choix entre minimalisme et maximalisme dépend de l’identité et des objectifs de chaque marque. L’important est de rester cohérent et authentique, en s’appuyant sur des tendances qui renforcent le message et les valeurs de l’entreprise (par contre, on doit avouer avoir un faible pour le minimalisme, plus intemporel et durable).

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Julie Frechette

Article de : Julie Fréchette

Conceptrice graphique séniore et stratège UX

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